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Sécheresse Bruxelles adresse un message prudent de solidarité aux agriculteurs

BRUXELLES, 22 juil (AFP) - La Commission européenne a adressé mardi un message prudent de soutien aux agriculteurs frappés par la sécheresse en évoquant, à l'issue d'une réunion à Bruxelles avec les ministres européens chargés du secteur, la possibilité d'anticiper le versement de certaines aides.

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Le commissaire à l'Agriculture, Franz Fischler, a laissé entendre que rien n'était encore arrêté. Tout en plaidant pour des décisions "le plus vite possible", il a insisté sur la nécessité de tenir compte des limites du budget communautaire actuel.

"La Commission comprend parfaitement la situation des agriculteurs confrontés" à la "catastrophe" de la sécheresse, a déclaré M. Fischler. "Nous sommes prêts à les aider dans la mesure des possibilités qui sont les nôtres", a-t-il ajouté devant la presse.

"Le paiement de différentes primes pourrait être avancé", a-t-il indiqué au conditionnel, tempérant des propos tenus au même moment par le ministre français Hervé Gaymard.

Plus catégorique, M. Gaymard, qui avait réclamé dès lundi cette mesure, a affirmé que la Commission avait "accepté" le principe d'un versement anticipé, mi-octobre au lieu de mi-novembre, susceptible de s'élever pour son pays à "environ 200 millions d'euros" sur les primes prévues au budget 2004.

M. Fischler a souligné que l'UE avait, pour 2003, "beaucoup moins de marge de manoeuvre et de moyens à débloquer" que l'an passé, où Bruxelles avait accepté de verser par avance des primes pour les agriculteurs victimes des graves inondations de l'été.

"Le budget se termine le 15 octobre et dès le 16, on pourrait peut-être trouver des solutions", a-t-il concédé. Mais il a ajouté qu'une nouvelle anticipation sur les enveloppes programmées pour 2004 nécessitait encore un débat "approfondi".

Il a souligné qu'une telle mesure n'était qu'une des pistes d'un dispositif d'ensemble, dont les détails "seraient décidés plus tard".

"J'ai compris de ce qu'a dit M. Fischler que la Commission était tout à fait prête à mettre en oeuvre un plan global" qui pourrait être présenté en septembre, a déclaré de son côté M. Gaymard, en saluant "l'attitude ouverte" du commissaire.

Les conséquences de la sécheresse qui sévit dans une large partie de l'Europe avaient été inscrites à l'ordre du jour de la réunion ministérielle de mardi, à la demande expresse de l'Italie, actuelle présidente de l'UE, de la France, de l'Allemagne et de l'Autriche.

Quatre des dix futurs membres de l'Union (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Lettonie), eux aussi touchés, avaient appuyé cette démarche.

En dépit des demandes du COPA-COGECA, principale organisation agricole européenne, les ministres n'ont pas évoqué à ce stade un recours au Fonds européen de solidarité pour les catastrophes naturelles, créé à l'automne dernier après les graves inondations de l'été 2002.

"On n'a pas discuté ni argumenté sur cette question. On n'en est pas là aujourd'hui", a estimé Hervé Gaymard.

L'UE est déjà intervenue une première fois pour soutenir ses agriculteurs victimes de la sécheresse, en autorisant début juillet l'utilisation de terres en jachère pour alimenter le bétail en manque de fourrage.

Plusieurs pays prévoient pour leur part des mesures d'aide au plan national. Tout en excluant un "impôt sécheresse" comparable à celui prélevé en 1976, le gouvernement français a annoncé lundi la mise en place d'un dispositif de solidarité, dont le montant reste à déterminer.

La ministre allemande Renate Kuenast a elle aussi évoqué la possibilité de venir à la rescousse des exploitants de son pays.

"La Commission dira dans les prochaines semaines ce qu'elle pense pouvoir faire, quelles sont les interventions qu'elle peut autoriser sur le plan national et quelles seront les interventions qui relèveront du niveau communautaire", a conclu mardi le ministre italien Giovanni Alemanno.


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